Quelqu'un s'acharne à jouer à Civilisation II depuis ... 10 ans ! 10 ans ! 'taing ! Il raconte d'ailleurs fort bien. Pour résumer, reconnaissant que cette version est dépassée depuis des lunes, ce joueur (qui joue également à d'autres jeuxet possède d'autres activités) a voulu voir l'évolution. C'est l'horreur !
A l'issue de 10 ans de jeu, l'action se situe en l'an 3991, avec une population de 15 720 000 âmes. Mais relevons :
- 3 super nations subsistantes et ennemies
- 12 guerres nucléaires successives
- De vastes contrées rendues inhabitables conséquemment aux vecteurs nucléaires
- Fonte de la calotte polaire près de 20 fois (merci principal au nucléaire)
- De vastes contrées inondées (ou marécageuses) du fait des fontes glaciaires
- De vastes territoires perdues pour l'agricultures entre les inondations et les radiations
- Nombres de cités perdues définitivement
- Décroissance de la population dues aux guerres, famines, maladies, réchauffement climatique
- Des ingénieurs sans cesse occupé par la construction de routes à des fins militaires (à reconstruire ad vitam aeternam)
- Aucunes ressources possibles à affecter à une reconstruction durable : impossible de nettoyer des terrains au profit d'un renouveau agricole puisque tout est alloué à l'effort de guerre
- Une guerre de ... 1700 ans !
- Accords de paix sans cesse violés, toujours par la nation Viking, ... principalement par recours au ... nucléaire !
- ONU paralysé (Là, dans la réalité, c'est déjà le cas.)
- Accord de paix impossible !
- Dérive des gouvernements : 2 théocraties et une dictature communiste
- Obligation de liquider la démocratie pour une dictature dans le seul but de pouvoir poursuivre une guerre "efficace" et non uniquement subie
- Troubles internes de guérillas opposées à la dictature
Après ce tableau "idyllique", on se dit "heureuseument que ce n'est qu'un jeu". On l'espère parce que si la programmation refletait une future probabilité, quel méchant enfer !!!
En réalité, j'inclinerais à penser à un scénario encore pire !
- Pour vaincre l'adversaire, il faut indéniablement un avantage technologique. C'est l'histoire des arcs à longue portée contre la cavalerie lourdement cuirassé, les fusils contre les arcs, les tanks et avions contre l'infanterie, l'arme nucléaire et autres saloperies bactériologiques. Le problème est que cet avantage dure un temps, jusqu'à ce que l'autre parvienne à ce niveau voire aille au delà. Bref, la banale course à l'armement. A moins que cette course n'épuise les ressources de l'un des belligérants (comme l'URSS).
- La démocratie abandonnée. Eh oui ! Forcément ! Quand les structures de gouvernement ralentissent au delà de l'admissible les prises de décisions à prendre très vite ! Pour déclarer la guerre, il faut d'abord l'accord de la Chambre des Députés ; oui, mais, non seulement faut-il les réunir dans l'urgence, mais encore faut-il obtenir une majorité. Ces mêmes députés peuvent être, volontairement ou inconsciemment, noyautés par une autre nation comme ce fut le cas des communistes français de 1940. Bref, comme le pensent les chinois, la démocratie ne constitue pas forcement le meilleur modèle de gouvernement, celui qui serait adapté à tous les cas de situation.
- 2 théocraties ! Donc c'est la religion qui gouverne ou plutôt qui dicte sa volonté. Comme toutes les religions se révèlent finalement absolument intransigeantes, intolérantes envers toute forme d'opposition, ce sera forcément l'impasse ! Impossible de faire la paix avec une telle nation. Il existera bien une frange de la population désirant la paix et rejetant l'extrémisme religieux mais une frange reste une frange, c'est à dire une minorité, du reste fort vraisemblablement pourchassée comme traître à sa nation théocratique et, pire, infidèle envers la religion, donc immédiatement passible de mort !
- 1700 ans de guerre ! Une guerre "moderne" et mondiale ! Donc sans aller jusqu'à une telle durée, ce suppose un autre problème : la raréfaction accélérée des ressources. Pas uniquement les ressources énergétique, celles destinées à mouvoir un véhicule (le pétrole). Cela concerne aussi les métaux, tous. Donc outre le fait de devoir trouver un remplacement à notre pétrole, cela impliquera aussi le reconditionnement des déchêts. Et il ne suffira pas de draguer les fonds maritimes pour récolter les derniers métaux. De plus, la fin du pétrole, impliquera aussi la fin des circuits électronique, à moins de trouver une autre solution de replacement pour les circuits imprimés.
- Raréfaction des ressources donc accentuation des motifs de guerre ! Guerre pour s'approprier les dernières mines, les derniers gisements, les derniers points d'eau potable, les ultimes terres viables pour l'agriculture !
En résumé tactique, il est peu probable que deux nations s'allient alors contre une troisième. Trops de différences de vues, un gouffre culturel (une théocratie et une dictature ou deux théocraties avec deux religions divergentes), trop de passif mutuel, le poids de l'opinion des peuples (endoctrinés) ! Au mieux, ce pourrait être une alliance passagère, de circonstance, juste le temps de liquider la troisième nation. Mais dès cet ennemi commun exécuté, les deux alliés rompraient leur alliance pour "mieux" se taper dessus puisqu'il n'existerait alors plus ni ennemi commun, ni contrepoids (antagonisme entre l'URSS et les USA).
Finalement avec un tel scénario aussi noir, aussi pessimiste, la fin de la guerre arriverait du fait de l'extinction de l'humanité (effets directs de la guerre tels que les maladies, les radiations, les armes) et/ou due à la dispartion définitive des ressources primaires (celles directement utiles pour vivre, c'est à dire boire et manger). Et encore cette dernière dispartion entrainerait de facto, celle de l'humanité !
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